Evangile et culture, l’enjeu des 26e Journées pastorales de Banfora

         Ainsi qu’elle en a l’habitude, la famille diocésaine de Banfora s’est retrouvée, et cette fois pour la 26e fois de son histoire, pour vivre les Journées Pastorales marquant le début officiel de son année pastorale. Les Journées pastorales sont en générale l’occasion pour les fils et filles de l’Eglise Famille de Dieu qui est à Banfora de tracer les sillons de la nouvelle année à travers des communications et des débats sur un thème donné. Cette année ce thème s’intitulait comme suit: « Enraciner davantage l’Evangile dans nos cultures » avec pour sous-thème le passage biblique de Ac 8, 36: « Voici de l’eau. Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé? ». Les pasteurs avec à leur tête le Père Evêque, les religieux, religieuses et personnes consacrées, les responsables de structures et d’associations ainsi que les délégués paroissiaux ont répondu massivement à cet événement diocésain. Environ 130 personnes ont participé à ce triduum de travaux.

      Photo de famille au premier jour juste au sortir de la messe d’ouverture, i.e avant le début des travaux

       Le premier jour, à savoir le mardi 24 septembre, a été principalement marqué par la messe solennelle d’ouverture des journées pastorales, laquelle messe fut présidée évidemment par Son Excellence Monseigneur Lucas Kalfa SANOU. Cette messe a permis sans aucun doute de remettre le travail annuel à venir entre les mains de Dieu et d’une façon plus proche de sanctifier les travaux qui allaient immédiatement suivre durant les trois jours. Le clair du reste de la journée a été le panel initié à cette occasion. Ce panel portait évidemment sur le thème et le sous-thème ci-haut évoqués. Il a consisté en quatre conférences livrées l’une après l’autre d’abord par les abbés Alexandre BINGO et Jean-Baptiste TRAORE, ensuite par le Père Evêque et enfin par l‘abbé Christophe OUATTARA. Les thèmes respectifs développés furent ceux-ci: L’actualité du paganisme: les kémytes. Dans cette conférence, il s’est agit pour l’abbé Alexandre de faire le tour d’horizon des nouvelles manifestations du paganisme ou si vous voulez du néopaganisme avec en exemple le Kémytisme ou le Kamytisme. Quoi qu’il en soit, l’avènement de ce courant spirituel et de ceux qui lui ressemblent donne une occasion aux Eglises particulières d’Afrique et à l’Eglise universelle de prendre conscience que l’urgence de la mission est encore d’actualité et c’est le moins qu’on puisse dire. Les domaines de l’inculturation: la liturgie, les funérailles, le veuvage, le mariage, etc. Dans ce second thème développé par l’abbé Jean-Baptiste TRAORE, les différents domaines « inculturables » cités ont été passés en revue pour relever la problématique propre à chacun d’eux en matière d’inculturation, tout en ayant soin de relever les exemples réussis en la matière. Inculturation et pastorale dans le diocèse de Banfora: définition, méthodologie, etc: C’est la troisième conférence du panel développée par le Père Evêque himself. Après en avoir donner la définition et soulever la problématique, le Père Evêque a relevé les fondements bibliques de l’inculturation dont l’un d’eux et le plus remarquable est l’initiative de Dieu lui-même de rejoindre l’homme qu’il a créé en s’incarnant dans le sein de la Vierge Marie, devenant homme comme nous en son Fils Unique Jésus-Christ. Ainsi, Dieu fit le premier dans l’inculturation. Son Excellence a terminé son exposé en donnant quelques conditions essentielles à l’accomplissement de nos cultures. Ce sont la Similitude et la continuité (partir d’une réalité culturelle qui ressemble tant soit peu à une autre réalité du message évangélique), la différence ou la rupture (la réalité nouvelle, celle de la foi, ne peut ni ne doit être en tout point semblable à la réalité ethnique; il faut une différence), la nouveauté créatrice (ce dernier temps consiste à concilier les valeurs authentiques de la culture avec la foi chrétienne en les transfigurant). Tout cela se fera dans un esprit d’évangélisation et dans une ouverture totale à la vérité de Dieu. La dernière conférence a consisté à une réflexion sur le sous-thème des Journées pastorales: Voici de l’eau. Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé? Ac 8, 36. Cette réflexion a conduit à des interpellations dont celles de l’universalité du salut du fait de la nationalité éthiopienne de l’eunuque, mais aussi à l’importance de la formation des baptisés et à la nécessité d’une véritable inculturation.

       Ces différentes conférences ont suscité des débats nourris qui, en ce second jour, ont conduit à des recommandations pastorales pour les quatre années à venir. Ainsi donc, l’activité pastorale dans notre diocèse portera sur les Funérailles et le veuvage durant la présente année pastorale 2024-2025. 2025-2026: les Fiançailles et le mariage; 2026-2027: la catéchèse et l’initiation chrétienne; 2027-2028: les textes et chants liturgiques (traductions et composition).

        Au troisième jour, à travers une messe solennelle de clôture, Son Excellence Monseigneur Lucas Kalfa SANOU a fermé les portes des 26e Journées Pastorales, ouvrant ainsi les grandes portes de l’année pastorale 2024-2025 et mettant ainsi tout le monde au travail avec obligation de résultats probants pour la réussite de l’inculturation dans notre diocèse et donc pour l’enracinement de l’Evangile dans nos cœurs et dans nos cultures.

       Ce jour nous a donné également de découvrir la Fraternité des Enfants de Saint Antoine de Padoue (FESAP), une communauté nouvelle née à Ouagadougou et nouvellement arrivée à Banfora. La présentation de ladite communauté a été faite par son Fondateur et Modérateur lui-même en la personne de Monsieur DAYAMBA Hermann, un laïc engagé marié. La communauté a pour charismes la réinsertion sociale des personnes marginalisées et des prisonniers, des PDI (avec une attention particulière pour les enfants et la jeunesse) et la gériatrie (prise en charge des personnes âgées) à travers le service de la Prédication. Déjà présente dans le diocèse, sur le territoire de la nouvelle paroisse de Bounouna, elle envisage travailler à cet effet en faveur des hommes et femmes de l’Eglise de Banfora en particulier et de l’Eglise universelle.

                           BONNE ET FRUCTUEUSE ANNEE PASTORALE A TOUTES ET A TOUS!!

Récit de l’abbé Léon SOULAMA / Secrétaire de Mgr Lucas K. SANOU

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